GRAND MAÎTRE

 

ean-Paul de Lascaris Castellar naquit à Nice en 1560, dans une riche famille de très haute noblesse, descendant, par les comtes de Vintimille, de Théodore LASCARIS, empereur de Constantinople après 1204. Comme beaucoup de membre de sa famille, il rentra dans l'Ordre de Malte et en devint Chevalier de la maison de Provence en 1584, puis successivement, bailli de Manosque et Sénéchal de Malte et enfin le 57ème Grand-Maître en 1636, jusqu'à sa mort en 1657.

urant son règne de Grand-maître, il dut gérer de nombreux problèmes de diplomaties étrangères avec notamment l'Espagne et la Sicile. A Malte, il reste de lui entre autres divers monuments exécutés sous son règne, son mausolée dans la chapelle de Provence de la co-cathédrale Saint-Jean à La Valette, ainsi qu'une expression maltaise, le grand-maître ayant interdit le carnaval sous son règne, on dit d'un rabat-joie qu'il a un "visage de Lascaris".

Vue générale et détails du mausolée de J-P. L. de Castellar dans la chapelle de Provence
de la co-cathédrale Saint-Jean à La Valette

 

L'ENIGME DE SON INVESTITURE SAINT-FELICIENNE

aint-Félix, pouvait être une de ses nombreuses commanderies, car les puissants chevaliers de cette époque les cumulaient, malgré la règle de l'Ordre (5 ans de résidence obligatoire avant d'être dispensés de résidence...). De plus, il fut le commandeur dans la région, de Castelsarrasin et même de Sainte-Eulalie de Cernon vers 1627-1629, date qui paraît beaucoup plus réaliste pour le "Grand Maître" que pour Saint-Félix. Car comme nous l'avons vu le "Grand-Maître" Lascaris est mort en 1657 à 97 ans et cela ne fait nul doute...

Il réside donc un problème quand à son investiture saint-félicienne et les archives sont certainement obscures car les écrits s'y référant sont différents :

- Dans le livre de H. BARRAU, Documents sur les Ordres de Chevalerie en Rouergue, : "Jean Paul Lascharis, qui fut grand-maître de l'Ordre de Malte, était en 1678, bailli sénéchal de l'Ordre et commandeur de Martrin et de Saint-Félix"

- Entre 1662 et 1681 pour Jacques Miquel, dans la revue de Sauvegarde du Rouergue sur l'Armorial des commandeurs de Malte en Rouergue qui le voit comme "Grand Maître";

- Une autre source, plus ancienne, puisqu'il s'agit des relevés d'archives ecclésiastiques de l'abbé Aninat, parle de la transformation de l'église en 1671 sous la commandature de Lascaris de Castellar.

Jacques Miquel dans son recueil d'Archives, énonce la présence de divers documents aux archives départementales des Bouches du Rhône, sur les commanderies de JPLC "Grand Maître" et parle de Saint Félix et Campagnolles. Suite à une visite aux archives des Bouches du Rhône et une consultation appuyée de ce document, il nous est apparu impossible d'en retirer aucune information, étant dans l'incapacité de traduire la première partie en italien presque illisible et la seconde partie, certainement en français, mais totalement illisible malgré notre grande obstination. Nous laissons donc à d'autres yeux plus experts le soin d'en faire si possible une traduction.

De plus, on sait que les "vacances", périodes sans commandeur, étaient appréciées du Grand Prieuré de Toulouse, puisque c'est lui qui percevait alors les revenus de la commanderie. Mais il ne s'agissait alors que de quelques mois, une année tout au plus et dans le cas qui nous concerne, la période semble bien longue pour n'avoir pas eu de successeurs à Jean-Paul Lascaris de Castellar.

Si le château de Campagnolles était encore debout, il eut été alors possible de vérifier les armes du commandeur de Lascaris car la visite officielle de 1762 mentionne leurs présences "sur la porte d'entrée séparant la grande cour du château" de Campagnolles.

LA SOLUTION ?

Toutes les hypothèses sont alors possibles, sachant, de plus, que l'on retrouve le Grand-Maître plus rarement sous le prénom de Jean-Baptiste. Un descendant ?


C'est en tout cas ainsi que le voit Paul CASSAN en 1912, dans son excellent article sur la commanderie de Campagnolles, car il parle de Jean-Paul Lascaris de Castellar comme "le neveu du Grand Maître du même nom" sans toutefois citer ses sources. De même pour Jean Laroze, qui sans le préciser dans "Saint-Félix, le grand siècle" dans lequel il reste vague, est beaucoup plus précis et affirmatif dans sa présentation de "Martrin, modeste Versailles des commandeurs de Saint-Félix", où il en fait une description précise, en tant que "petit-neveu du Grand Maitre de l'Ordre" lors de sa nomination, en 1650. Jouissant des plus hautes protections de par son grand-oncle, il résida à Carpentras puis à Malte, où il occupa de hautes fonctions à l'auberge de Provence, jusqu'à sa mort, en 1682. Bien évidemment, le malentendu fut repris dans beaucoup d'actes et d'écrits, son nom étant plus facilement associé à la fonction de Grand-Maître de son grand-oncle, qu'à sa propre personne.


Retour partie Commanderie

Haut de Page Accueil