outes les périodes du néolithique jusqu'à la préhistoire ont laissé leurs marques sur la commune et la partie de l'avant-causse de Mascourbe était parcourue dès le IIIème millénaire par les peuplades de pasteurs et agriculteurs du Chalcolithique (Age du Cuivre). Les vestiges de cette époque comportent un groupe de dolmens, ainsi que plusieurs enclos de pierres sèches dont l'un deux est remarquable. Accouplée d'un tumulus se situant sur les parcelles non défrichées des Ginestas, il est difficile à retrouver sur le terrain mais apparaît clairement sur les photos aériennes et comporte une cazelle sur son pourtour.

Ces murs de pierres, préservés des défrichements depuis des siècles, gardent encore tout leur mystère.
A droite, une prise aérienne permet de bien identifier l'enceinte rectangulaire, traversée par un chemin menant à Nonenque

es dolmens de Mascourbe font partie du groupe des "Treilles". Ce nom vient de la grotte se trouvant proche de la ferme des Treilles, à Saint-Paul des Fonds, d'où sont issus ces "bâtisseurs" des Grands Causses, aussi caractérisés par leur travail du cuivre et leurs étonnantes trépanations (percement de la boîte crânienne). A Mascourbe, on compte au moins trois dolmens : un grand (fermé par une sorte de porte trapézoïdale, appelé dalle de chevet, ce qui est assez rare) et deux autres plus petits (dont un est ruiné, dû à une fouille "sauvage" à la dynamite au siècle dernier), disposés dans un rayon de 100 mètres, ils sont localisés sur une des parties les plus hautes du plateau. Leurs fouilles n'ont mis à jour que quelques pointes de flèches, mais surtout une alêne losangique, sorte de poinçon à bi-pointe déposée au Musée d'Art et d'Histoire de Genève.

Alêne losangique issue des fouilles des dolmens de Mascourbe par le pasteur Benjamin Tournier (Musée d'Art et d'Histoire de Genève)

es dolmens n'ont pas de caractéristiques particulières si ce n'est qu'ils sont situés à une altitude plus élevée que tous ceux du causse saint-affricain (environ 720 mètres). L'existence d'un quatrième dolmen, situé sur un "puech" tout proche, n'est pas attestée par les spécialistes.

A gauche, le grand dolmen et sa table cassée, au milieu le moyen très bien conservé et à droite le troisième ruiné

Description schématique extraite du livret "Les monuments megalithiques du Saint-Affricain"

Pour aller plus loin : "Le groupe des dolmens du plateau de Mascourbe" Arnaud BOSC 2014

peu près à la même époque, on trouve, de l'autre côté de la vallée, la présence d'individus dits du "Groupe de Tauriac" comme en témoigne la statue-menhir trouvée en 1925 sur la limite de la commune de Montagnol, dans le bas du près de la ferme de La Verrière par Mr Viala (père d'Urbain Viala, ancien propriétaire du "moulin de la ville" à Saint-Félix). Dernièrement fut réalisé un fac-similé, visible sur le bord de la route menant à La Verrière. Il s'agit d'une copie en grès. L'original est allé s'ajouter à l'importante collection du musée Fenaille à Rodez, unique en son genre et qui s'enrichit à chaque nouvelle découverte fréquente dans le sud-aveyron.

Reproduction "in situ" de la statue-menhir de La Verrière et l'original visible au musée Fenaille à Rodez

Outre "l'objet" énigmatique central (couteau, amulette ? cela reste pour l'instant un mystère même si on ne le retrouve que sur les statues masculines) celle-ci est caractérisée par des plis sur son pourtour pouvant représenter une tunique ou une cape, comme sur la "dame de Saint-Sernin" en grand sur la photo de droite ci-dessous. Le rectangle au centre correspondrait à la boucle de la ceinture et au-dessous, les jambes et les orteils sont schématisés par quelques traits. Une mise en lumière de ces "objets d'arts " préhistoriques, a d'ailleurs été réalisée par le musée Fenaille (Cliquer sur la photo de droite pour visiter le site du musée Fenaille).

Photo de gauche : statue-menhir de La Verrière (extraite du livre "Au temps des dolmens" de Jean Guilaine)


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